Enfin une bonne nouvelle depuis le début de la marée noire dans le golfe du Mexique : des bactéries spécialisées dans le nettoyage de pétrole se sont multipliées et opèrent sans relâche...
Plus de cent jours et 780 millions de litres d'hydrocarbures se sont écoulés depuis le naufrage de la plate-forme Deepwater Horizon le 22 avril 2010. Plus de trois mois plus tard, la fuite semble avoir bel et bien été colmatée par l’opération Static Kill, achevée le 5 août 2010. Les efforts de récupération des déchets ont permis d’en éliminer 120 millions, le reste étant à la dérive et dévastant les écosystèmes des côtes du golfe du Mexique. Puisque la première urgence, celle de stopper l’hémorragie est rayée de la liste, les regards sont maintenant tournés vers le devenir de la nappe de pétrole et de la pollution qu’elle engendre.
Pour déterminer la vitesse de dégradation de la nappe, les chercheurs du Lawrence Berkeley National Laboratory à l’Université de Californie (Berkeley) dont Terry Hazen, ont effectué environ 200 prélèvements entre le 25 mai et le 2 juin, à 1.100 mètres de profondeur dans 17 zones contaminées ou non par le brut. Les analyses chimiques, physiques et biologiques (à l’aide d’une puce à ADN), publiées dans le journal Science, ont révélé une profonde modification de la population microbienne dans ces zones.
Dans les échantillons contaminés, les bactéries seraient deux fois plus nombreuses que dans les échantillons d’eau saine. Mais ce ne sont pas n’importe quelles bactéries : les gènes retrouvés et analysés démontrent qu’ils appartiennent majoritairement à une espèce de gamma-protéobactéries psychrophiles (qui aiment les eaux froides) des fonds marins encore inconnue jusqu’ici. Ces organismes, proches des bactéries Oleispirea antarctica et Oceaniserpentilla haliotis connues pour leur appétit pour le pétrole, contribueraient fortement à la diminution de la masse de brut dispersée.
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