jeudi 31 décembre 2009

MISSION POUR DÉTOURNER APOPHIS


L’Agence Spatiale Fédérale Russe, communément appelée Roskosmos, prévoirait de faire dévier la trajectoire d’Apophis, l’astéroïde de 880 mégatonnes qui pourrait finir sa course contre notre planète bien aimée (pour comparaison, la totalité de l’arsenal nucléaire américain représente 1.400 mégatonnes). Mais ce n’est pas encore fait…
La probabilité qu’Apophis heurte la Terre est extrêmement faible. Quand le même astéroïde est déjà passé près de nous en 2004, la probabilité de colision était de 2,7% et la prochaine fois qu’il viendra nous frôler ce sera en 2029 avec, selon les estimations, aucune chance de rencontre. Et en 2036, la probabilité sera de 1 sur 250.000, donc très basse mais suffisante pour être effrayante.
Selon la NASA, Apophis ne serait pas assez gros pour créer une catastrophe majeure mais Anatoly Perminov, le chef de Roskosmos, n’est pas d’accord et selon lui il y aurait également une chance d’impact en 2032 avec en ligne de mire pour l’astéroïde le sud de la Russie. La mission selon Perminov ne ferait pas appel aux armes nucléaires mais juste aux lois de la physique, sans qu’on en sache plus pour le moment.
20 minutes

VILLE PRIVÉE, VIE CONTRÔLÉE

Au nom de la rénovation urbaine, d’importantes parties de villes comme Londres et Liverpool sont aujourd’hui la propriété de sociétés privées. Et des activités aussi anodines que déjeuner ou prendre des photos y sont désormais interdites.

Le journaliste du Guardian Paul Lewis est le dernier d'une longue liste de présumés contrevenants à avoir été arrêtés et interrogés après être entrés par erreur sur un domaine privé. Lewis a été interpellé et fouillé par la police conformément au paragraphe 44 de la loi antiterrorisme, pour avoir pris des photographies du “Cornichon” de Norman Foster, un des édifices les plus célèbres du Londres moderne. Dans tout le pays, les activités les plus innocentes font aujourd'hui l'objet d'un contrôle et d'une surveillance qui ne sont pas nécessairement sanctionnés par des lois antiterroristes. Il faut y voir la conséquence de l'emprise croissante du secteur privé sur les municipalités.

Liverpool One, qui couvre 34 rues en plein cœur de Liverpool, est en fait la propriété de Grosvenor, société immobilière du Duc de Westminster, qui a loué l'intégralité du site, dont les rues et les lieux publics, au conseil municipal pour 250 ans. Des quartiers entiers de Bristol et Leicester, ainsi que Stratford City, à Londres, qui s'annonce comme le plus grand projet de tous, appartiennent aux sociétés immobilières qui les gèrent. Avec près de 85 hectares, Stratford City, l'un des sites stratégiques des Jeux Olympiques de 2012, sera une ville privée dans la ville. Les politiques et les promoteurs soulignent que ce sont des lieux qui attirent les gens, qui s'y rendent en masse pour y faire leurs courses. Ils n'en représentent pas moins un défi pour la vie publique, la culture et la démocratie telles qu'on les a connues dans les villes britanniques pendant un siècle et demi.

Toutes sortes d'activités apparemment inoffensives - la pratique du skate-board, des patins à roulettes, voire le fait de déjeuner dans certains endroits - sont régulièrement proscrites, tout comme le fait de filmer et, bien sûr, de prendre des photos. Il en va de même de la mendicité, des sans-abri, de la distribution de tracts politiques et de l'organisation de manifestations politiques. Au lieu de la diversité indissociable des grandes artères, nous sommes en train de créer des enclaves stériles sous haute sécurité, patrouillées par des polices privées appuyées par des réseaux de vidéosurveillance. Et loin de renforcer notre sensation de sécurité, cette atmosphère ne fait que nous rappeler les dangers qui nous entourent et alimenter notre peur de la délinquance. Pourtant, peu de gens sont conscients de ces changements qui se déroulent littéralement sous nos yeux. La plupart considèrent que puisque les rues ont toujours été un espace public, elles continueront à l'être. En réalité, au début du XIXème siècle, des villes comme Londres étaient aux mains d'un petit groupe de propriétaires privés, ducs et comtes pour l'essentiel. Ils détenaient par exemple quelques-uns des plus beaux parcs géorgiens, et les premiers parcs victoriens. Ce que l'on ne voit plus aujourd'hui, ce sont les forces de sécurité privées employées sur ces domaines pour en interdire l'accès à quiconque n'y était pas autorisé, sans parler des nombreux portails, barrières et guérites.

Face à la colère montante de l’opinion, reflet du développement de la démocratie locale qui avait entraîné à l'époque deux enquêtes parlementaires, le contrôle des rues fut transféré aux autorités locales. Depuis, il est courant que ces dernières “adoptent” les rues et les espaces publics de la ville. Autrement dit, qu'ils leur appartiennent ou non de fait, ce sont les municipalités qui les contrôlent et les gèrent. Cette tendance s'inverse actuellement, alors que les sociétés immobilières s'emparent de quartiers entiers. Les photographes sont peut-être les premiers à s'en apercevoir, mais ils sont loin d'être les seuls concernés. Ironie savoureuse, le quartier général de la Greater London Authority, siège du gouvernement démocratique de Londres, est situé en plein More London, autre enclave privée. Toutefois, le mois dernier, le maire Boris Johnson a officiellement fait part de son opposition au contrôle privé des rues et des espaces publics. Il dispose de pouvoirs considérables dans le domaine de la planification, et est à même d'ordonner aux arrondissements de refuser tout nouveau projet qui empiéterait sur ces règles. Une politique cruciale, sachant que presque tous les chantiers immobiliers cèdent discrètement le contrôle des rues à des intérêts privés.
PressEurop