Il s’agit pour tous de payer une taxe sur la consommation d’énergies émettrices de CO2 - essence, fioul, gaz et charbon. L’argument ? « Payer plus incite à consommer moins » ! Et qu’advient-il pendant l’hiver ? Doit-on se chauffer moins pour être « écologiquement responsable » ? Que doivent faire ceux qui n’ont d’autre choix que la voiture pour aller bosser (rappelez-vous des campagnes et de toutes ces zones où les transports en commun n’existent pas, peu ou plus) ? Que feront les agriculteurs et les petites et moyennes industries qui ont besoin d’émettre du CO2 pour vivre ? Devront-ils cesser leur activité ou la délocaliser ? Quel sera l’impact sur les prix à la consommation ?
Selon les estimations, cette taxe représenterait 8 à 9 milliards d’euros annuels prélevés sur l’ensemble de la population. Quantitativement, cette mesure équivaudrait à un retour à la TVA à 20,6%. Tiendrait-on le même langage dans ce cas là : « si vous êtes pas content vous pouvez toujours consommer moins » ?
Mais comment le prix du CO2 est-il déterminé ? Par les marchés financiers ! L’adoption par l’Union européenne d’un système de droits d’émission distribués par les Etats a permis la création d’un marché boursier du CO2 : BlueNext. Cette plateforme financière est le fruit de la coopération entre la Caisse des Dépôts et le NYSE-Euronext (fusion des bourses de New-York, Paris, Amsterdam et de la bourse des produits dérivés de Londres). C’est le plus gros marché d’échange des titres carbone au monde, où l’on peut acheter et vendre des droits d’émission CO2, et même parier sur leur valeur future.
Et attention : puisque le but est de diminuer les émission de CO2, les Etats doivent progressivement diminuer la quantité de droits d’émission alloués. Cela entraînera inévitablement une explosion des prix du carbone : d’une base actuelle de 32€ la tonne, les prix pourraient atteindre 150€/t en 2030 et 400€/t en 2050 ! La taxe carbone variera t-elle en conséquence ?
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