samedi 17 novembre 2007

L'IRAN JUGE LE PÉTROLE SOUS-ÉVALUÉ

TEHERAN - Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a estimé samedi que l'OPEP, l'organisation des pays exportateurs de pétrole, était "soumise à des pressions économiques et politiques considérables", et que de ce fait le prix du pétrole était inférieur à sa valeur réelle, selon l'agence officielle IRNA.

Ahmadinejad devait ensuite s'envoler pour le Bahreïn, mais surtout l'Arabie saoudite, où se tient un sommet extraordinaire de l'OPEP, au niveau des chefs d'Etat.

C'est en raison de ces pressions que les cours du pétrole "ne sont pas au niveau qu'ils méritent dans le monde jusqu'à présent", a-t-il ajouté. "Cette pression sur le marché des énergies fossiles n'est pas sans raison", a-t-il lancé, sans plus de précisions.

Le prix du pétrole est fixé en dollars sur les marchés mondiaux. La dépréciation du billet vert inquiète les producteurs d'or noir, car elle contribue à faire monter les cours du brut tout en érodant la valeur des réserves en dollars des pays producteurs, leurs fameux "pétrodollars". L'OPEP résiste à l'idée d'augmenter la production pour atténuer la pression sur les prix, qui ont frôlé les 100 dollars le baril.

Du coup, l'Iran et son allié le Venezuela, tous deux très opposés aux Etats-Unis, ont proposé de laisser tomber le lien pétrole-dollar, et de choisir à la place un panier de devises. Cette proposition n'a recueilli aucun soutien auprès des autres membres du cartel pétrolier. Téhéran, soutenu par Caracas, souhaitait que la déclaration finale du sommet exprime l'inquiétude du cartel face à la faiblesse du dollar, mais l'Arabie saoudite notamment y était opposée.

"La simple mention de ce que les pays de l'OPEP examinent la question du dollar va avoir un impact qui menace les intérêts des pays" membres, a expliqué vendredi le ministre saoudien des Affaires étrangères, Saoud al-Faiçal, lors d'une réunion avec ses homologues de l'OPEP. Le sujet "ne figurera pas dans la déclaration finale", a affirmé le secrétaire général de l'OPEP, Abdallah Salem el-Badri.
@presse canadienne

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