Les pays européens envisagent d’utiliser les nouvelles technologies pour contrôler davantage les mouvements des voyageurs entrant et sortant de l’UE dans les années à venir, afin de lutter à la fois contre l’immigration illégale et le terrorisme. «Le terrorisme est une menace très réelle et l’expérience nous a montré qu’un attentat pouvait intervenir n’importe où, n’importe quand», a plaidé à Lisbonne le ministre portugais de l’Intérieur, Rui Pereira, à l’issue d’une réunion avec ses homologues, en récusant toute accusation de «Big Brother». «Avoir des informations sur les mouvements des gens peut être très utile pour nos services de sécurité», a renchéri le ministre allemand Wolfgang Schäuble, dont le pays a déjoué un projet d’attentat de grande ampleur cet été.
Le commissaire à la Justice, Franco Frattini, présentera le 6 novembre une proposition législative pour que chaque Etat se dote d’un système de stockage de données sur les passagers d’avions arrivant sur leur territoire, comme aux Etats-Unis.
En février 2008, Frattini présentera des études sur la faisabilité à moyen terme d’un projet pour contrôler toutes les entrées et sorties dans l’espace Schengen, qui s’élargira à 24 nations fin 2007 avec l’intégration des Etats d’Europe centrale entrés dans l’UE en 2004. Aux termes de la proposition à laquelle travaille Frattini, ces entrées et sorties seraient contrôlées grâce aux identifiants biométriques: empreintes digitales ou iris de l’oeil.
Pour éviter des files interminables aux frontières européennes, Bruxelles envisage une procédure presque automatisée pour «les voyageurs de bonne foi» qui franchissent les frontières régulièrement et acceptent qu’on enquête sur eux et prenne leurs éléments biométriques.
«Il y a des propositions pilotes en cours. A l’aéroport Londonien d’Heathrow, 100.000 personnes ont accepté de se faire enregistrer l’iris de l’œil», a expliqué Frattini.
Cette proposition viserait les ressortissants des pays qui n’ont pas besoin de visa pour entrer dans Schengen, dont certains pays frontaliers de l’UE comme la Croatie ou les Etats-Unis et le Canada. Ceux qui ont besoin de visa seront en effet déjà fichés dès le début 2009 par la base de données sur les visas (VIS) qui stockera photos et empreintes digitales. Le consulat sera ainsi informé en temps réel des précédentes requêtes effectuées par le demandeur de visa, qui ne pourra plus multiplier les demandes auprès de consulats différents. Le VIS partagera la même plateforme informatique que le Système d’information Schengen (SIS), qui comprend notamment les personnes indésirables ou recherchées dans l’espace Schengen. Il sera mis à jour également en 2009.
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