Le syndrome de Stendhal
Graziella Magherini présente les résultats de son travail en 1989, dans un ouvrage intitulé Sindrome di Stendhal (le syndrome de Stendhal). Elle y définit un syndrome psychosomatique déclenché par l’exposition à des œuvres d’art. La référence à Stendhal s’explique par le parallèle avec sa propre expérience décrite dans Rome, Naples et Florence en 1854 à la page 207 : « J’étais arrivé à ce point d’émotion où se rencontrent les sensations célestes données par les Beaux Arts et les sentiments passionnés. En sortant de Santa Croce, j’avais un battement de coeur, [...] la vie était épuisée chez moi, je marchais avec la crainte de tomber. » Pour Graziella Magherini , la statue de David et plus largement, les œuvres d’art de Florence sont dotées d’un pouvoir singulier sur les sens, par leur beauté extrême et le décalage avec le contexte esthétique de la renaissance et le monde contemporain. Leur contemplation provoquerait des crises d’anxiété, c’est à dire un sentiment d’appréhension, de tension, de malaise, voire de terreur face à un objet de nature indéterminée, ici la surcharge d’oeuvres grandioses. Graziella Magherini poursuit la description des troubles : ces troubles psychosomatiques utilisent toutes les représentations habituelles : lipothymies (pertes de connaissance brèves), tachycardie (accélération du rythme cardiaque), bouffées vasomotrices… Ce sont parfois des manifestations digestives, des crampes d’estomac accompagnées d’angoisse, voire des troubles neurologiques, des épisodes confusionnels, une impression de ne plus se sentir. Le syndrome de Stendhal, ou Syndrome de Florence son autre dénomination, s’apparente plus largement au Syndrome de Jérusalem. Ce dernier ne se rapporte pas aux œuvres d’art, mais à l’intensité de la spiritualité ressentie lors d’un pèlerinage dans la ville sainte.
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► Zététique p.10
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► Zététique p.10
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