Un entérovirus particulièrement résistant est à l’origine d’une flambée épidémique en Chine. La maladie apparue dans la province de l’Anhui (est) a atteint Pékin, la capitale, obligeant les autorités chinoises à déclenché une alerte sanitaire nationale, à moins de 100 jours des Jeux Olympiques.
Quelques 10 000 cas recensés et 25 décès, c’est le bilan de la maladie « pieds-mains-bouche » qui sévit en Chine depuis le début du moi de mars. L’infection touche principalement les jeunes enfants et se manifeste par l’apparition de petits boutons au niveau de la bouche, des pieds et des mains associés à des symptômes généraux parfois sévères pouvant aller jusqu’à un syndrome méningé qui s’est avéré mortel chez 26 enfants dont la majorité sont originaires de la ville de Fuyang, point de départ de la maladie. Le responsable est un entérovirus, l’EV-71, pour lequel il n’existe aucun vaccin ni traitement.
Les entérovirus ciblent spécifiquement les humains qui sont les seuls hôtes connus. Le plus célèbre d’entre eux est le poliovirus responsable de la poliomyélite, c’est également le seul qui fait l’objet d’une prévention vaccinale. La plupart des entérovirus se transmettent, selon l’OMS, par contact féco-oral ou aérien en cas de maladie respiratoire associée. Le virus peut être excrété dans les selles pendant de nombreuses semaines. Les entérovirus ont été mis en évidence dans l'eau, le sol, les légumes et les fruits de mer. On a signalé des flambées épidémiques de syndrome « mains-pieds-bouche » s’associant à des infection par des entérovirus à Taiwan, en Chine(1998) et en Malaisie (1997).
L’EV-71 a commencé à sévir au début du mois de mars dans l’Est de la Chine. Après une période d’hésitation, le temps d’identifier le virus et de se rendre compte de son avancée, les autorités sanitaire du pays ont décrété une alerte sanitaire nationale samedi 03 mai après avoir eu confirmation de l’existence d’un millier de cas, non létaux, dans la ville de Pékin. La Chine avait été fortement décriée en 2003, lors de l’épidémie de SRAS, pour avoir tardé à communiquer l’existence de cas sur son territoire dès l’hiver 2002. Selon l'Organisation Mondiale de la Santé, l'épidémie devrait forcir et connaître un pic vers les mois de juin et juillet. L'OMS n'estime cependant pas nécessaire de restreindre le commerce ou les déplacements en Chine.
@nouvelobs
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