lundi 4 juin 2007

INSTINCT MATERNEL DÉBORDANT

Chez les cerfs mulets, la défense des petits franchit la barrière des espèces. Les femelles se précipitent au secours des faons en danger, même s’ils appartiennent à une autre espèce.

Dans le monde animal, les mères s’occupent en priorité de leurs petits ou des petits des femelles de la même espèce. Chez les cerfs mulets (Odocoileus hemionus), la défense des rejetons va beaucoup plus loin, ont observé des chercheurs. Les femelles vont au secours des faons de la même espèce ou d’une autre espèce, le cerf de Virginie (Odocoileus virginianus).

Les chercheurs de l’Université d’Alberta, au Canada, ont installé des hauts-parleurs à l’extérieur afin de diffuser des cris de détresse émis par les faons lorsqu’ils sont en danger, attaqués par des coyotes par exemple. La biche de Virginie n’accourt que lorsqu’elle reconnaît les cris d’un petit faon de son espèce. Elle s’approche du haut-parleur puis demeure à bonne distance. La biche mulet, elle, se précipite même si les cris sont ceux d’un Odocoileus virginianus et même si son propre faon est avec elle – ce qui prouve qu’elle ne se méprend pas sur la nature des cris. La femelle tourne autour du haut-parleur jusqu’à ce que les cris cessent. Même les biches qui n’ont pas encore eu de petit réagissent aux plaintes des faons.

Ce comportement va à l’encontre de beaucoup d’études et d’observation montrant que les relations entre animaux sont guidées par la perception des liens de parentés et de la proximité génétique. L’instinct maternel semble très développé chez les cerfs mulets. Il peut également s’agir d’une stratégie destinée à garantir la survie de sa propre progéniture, expliquent les chercheurs. En réagissant à chaque cri de détresse par une attitude agressive, la mère protège aussi son faon. De fait, les faons de Virgine tombent davantage sous les coups des prédateurs pendant leurs premières années de vie que leurs ‘’cousins’’ cerfs mulets.

Ces travaux ont été publiés dans la revue Animal Behaviour du mois de mai.

C.D.
Sciences et Avenir.com
(04/06/07)

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