La Grande-Bretagne pourrait finalement autoriser des chercheurs à créer des embryons hybrides, à la fois humains et animaux.
Les scientifiques qui travaillent sur les cellules souches embryonnaires ont été heureusement surpris ; les opposants à ce type de recherches dénoncent une reculade du gouvernement britannique. Ce dernier s’est en effet prononcé en faveur de la création d’embryons mixtes, à la fois humains et animaux, à des fins de recherches, comme l’ont demandé il y a plusieurs mois deux équipes britanniques.
En décembre, une première proposition de réforme de la loi sur la bioéthique (Human Fertilisation and Embryology Act) de 1990 rejetait la création d’embryons hybrides ou de chimères. Revenant sur cette position, la dernière version du projet de loi autorise sous conditions la création de trois types bien précis d’hybrides.
Le premier type est le ‘’cybride’’, ou hybride cytoplasmique, qui consiste à utiliser un ovocyte animal, à enlever le noyau et à mettre à la place le noyau d’une cellule humaine. Cela permet de créer des embryons dont on extrait ensuite des cellules souches porteuses de l’ADN humain, grâce à la technique du clonage (encore mal maîtrisée chez l’humain). Pour les chercheurs, cette méthode évite d’avoir recours à des ovocytes humains.
Le second type autorisé est l’embryon transgénique humain, obtenu par l’injection d’une séquence animale génétique dans un embryon humain. Le troisième est la chimère, un embryon humain dans lequel on introduit des cellules animales.
La création d’un véritable être hybride mi-homme mi-animal, par fécondation d’une gamète animale et d’une gamète humaine, est interdite. De plus, comme pour tout embryon humain créé in vitro, il ne doit pas se développer au-delà de 14 jours. Et bien entendu il est interdit d’implanter un embryon hybride dans un utérus humain.
L’équipe de l’Université de Newcastle et celle du King's College London, qui ont sollicité l’autorisation de créer des embryons hybrides, veulent utiliser des ovocytes bovins pour obtenir des lignées de cellules souches qui leur permettent de travailler sur différentes maladies : diabète et paralysie spinale pour les premiers, affections neurodégénératives (type Parkinson ou Alzheimer) pour les seconds. Ils doivent maintenant attendre l’adoption définitive de la loi.
Cécile Dumas
Sciences et Avenir.com
(24/05/07)
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