Naviguer dans les vaisseaux sanguins à la recherche de cellules d'origine cancéreuse tenait jusqu'à maintenant de la science-fiction. Plus maintenant!
Des chercheurs américains de la faculté de médecine de l'Université Harvard viennent de créer des micropuces capables de détecter et d'isoler des cellules d'origine cancéreuse qui circulent dans le sang.
Non seulement cette percée technologique permettra un diagnostic plus rapide, mais elle pourra aussi permettre de s'assurer de l'efficacité d'un traitement, affirme Mehmet Toner, l'un des auteurs des travaux.
Ce laboratoire miniature comprend une puce recouverte d'anticorps destinés à piéger les cellules tumorales, sans toutefois les endommager afin de mieux les analyser.
Jusqu'à maintenant, cette puce a été testée sur 116 patients atteints de cancers métastasés du poumon, de la prostate, du sein ou encore du côlon. Elle a mis en évidence la présence de ces cellules chez 115 de ces patients.
En outre, la miropuce a permis de déceler des cellules tumorales dans le sang de 7 patients ayant un cancer de la prostate, non pas avancé, au stade précoce de développement.
Cellules en observation
Les cellules dérivant de tumeurs principales qui circulent dans le sang peuvent être à l'origine de métastases, ces tumeurs secondaires qui naissent à partir du cancer de départ.
Leur présence n'est pas toujours de mauvais augure puisqu'une partie d'entre elles meurent rapidement après avoir atteint le sang et seule une infime portion de ces cellules possède un potentiel métastatique.
L'idée d'avoir un espion sanguin qui les comptabilise est donc intéressante puisque, selon leur quantité, l'équipe médicale pourra adopter un traitement plus ou moins agressif.
Le détail de cette étude est publié dans la revue Nature.
@Radio-Canada