

Comme pour les autres facultés mentales humaines, les psychologues se demandent comment celle-ci a vu le jour. Quelles espèces animales sont douées de dissonance cognitive ? Pour le savoir, des psychologues de l'Université du Mississippi du Sud ont soumis de multiples animaux au paradoxe du restaurant. Macaques, babouins, chimpanzés, perroquets, même des ours : tous sont passés par l'épreuve de la carte gastronomique, sous une forme simplifiée. Dans ce test, l'animal doit d'abord choisir entre deux mets de saveurs comparables. On ôte ensuite le mets qu'il a choisi et on lui repropose le mets dédaigné, en lui présentant en même temps un troisième a priori moins goûteux. L'animal qui choisirait le mets le moins goûteux au détriment de l'option écartée lors du premier test serait sujet à la dissonance cognitive.
C'est ce qui a été observé pour toutes les espèces de primates testées (chimpanzés, babouins, plusieurs espèces de macaque, mangabey), mais pas pour les ours ni les oiseaux. Ours ou perroquets se comportent comme s'ils ne gardaient pas trace de leurs choix précédents, et abordaient chaque situation dans « l'instant présent », d'après les valeurs gustatives absolues des mets. Cette amnésie fait leur bonheur : pour eux, point de paradoxe, et l'alimentation reste une activité heureuse et naïve.
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