lundi 12 novembre 2007

LES ÉMOTIONS ET LE CERVEAU

La Sérotonine : «On sait qu'il y a une baisse importante de sérotonine impliquée dans la dépression majeure. Puisque dans la dépression, on retrouve un symptôme de tristesse très important, ce qu'on a demandé à l'acteur, c'était de produire de la tristesse. Puis, on lui a demandé le contraire, de manifester de la joie. Ainsi, nous pourrons étudier la variation de l'activité de la sérotonine», explique Mario Beauregard, neuropsychologue à l'Université de Montréal.

Contrôle des émotions

Un mois plus tard, Mario Beauregard présente ses résultats. «On s'est rendu compte que les êtres humains normaux sont capables de modifier l'activité de la sérotonine en quelques minutes.» En s'appuyant sur cette capacité, Mario Beauregard aimerait bien mettre au point ce qu'il appelle des psycho-neuro-thérapies. Par exemple, on pourrait entraîner des personnes dépressives à se plonger dans des émotions qui rééquilibreraient leur niveau de sérotonine. Mais on est encore loin de telles thérapies. Il faudrait notamment démontrer que des malades réussissent aussi bien que des personnes saines à moduler leur sérotonine, et ce de manière durable, pas seulement pendant quelques minutes.

Bref, il reste beaucoup de pain sur la planche. Les recherches n'ont fait qu'effleurer la réalité des émotions dans le cerveau, mais on progresse. «Je pense que nous avons une bonne idée des systèmes cérébraux nécessaires pour construire une réaction de peur, de tristesse ou de joie, suppose le docteur Damasio. Nous devons maintenant tenter de comprendre les émotions plus complexes, comme la honte ou la compassion. Et d'ailleurs, pour ces deux-là du moins, on commence à comprendre les systèmes qui les supportent, qui impliquent le lobe frontal en particulier.»

Pour Antonio Damasio et Mario Beauregard, les recherches les plus récentes en neurosciences montrent que l'homme - cet animal doté d'un cortex très développé - a une capacité unique à penser à ses émotions et à agir sur elles. Pour ces chercheurs, c'est de la rencontre entre les émotions et le cerveau rationnel que jaillit la conscience, une caractéristique uniquement humaine.
@Radio-Canada

Article du journal Le Devoir : Science - Rendez-vous avec Dieu

Aucun commentaire: