Les plants de soja sélectionnés au fil des décennies pour leurs hauts rendements et leur résistance à certaines maladies sont moins efficaces que les anciennes variétés pour profiter des bactéries fixatrices d’azote, selon une étude publiée cette semaine. L’azote est l’un des nutriments essentiels des plantes. Contrairement à une céréale comme le blé, une légumineuse comme le soja est capable de fixer l’azote présent dans le sol grâce à l’action bénéfique de certaines bactéries, les rhizobium.
Des travaux récents menés par Ford Denison (University of Minnesota) et ses collègues ont montré que les plants de soja faisaient le tri entre le bon grain et l’ivraie : la plante récompense les ‘’bonnes’’ bactéries fixatrices d’azote en leur fournissant les produits dérivés de la photosynthèse dont elles ont besoin mais sanctionne les bactéries qui font ‘’semblant’’ de fixer l’azote.
Denison et ses collègues américains et hollandais se sont demandés comment cette capacité à faire le tri évoluait chez les semences de soja qui, souvent, sont plantées en alternance avec d’autres cultures sur des sols artificiellement fertilisés. Parfois les agriculteurs ajoutent des bactéries fixatrice d’azote avec les semences de soja.
En comparant les cultures de six variétés de soja représentatives de l’évolution des semences utilisées depuis 60 ans, les chercheurs ont constaté que les variétés récentes poussaient moins bien lorsque des bactéries ‘’simulatrices’’ étaient présentes dans le sol. Ce soja parvenait moins bien à établir la symbiose avec les bactéries utiles que les variétés plus anciennes.
Les chercheurs, qui publient leurs résultats dans les Proceedings (B) of the Royal Society of London, craignent que ces mauvaises performances diminuent les rendements du soja dans les pays où les sols ne reçoivent pas autant d’engrais azotés qu’en Occident.
Sciences et Avenir.com
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